TDS et séjour : quand notre intimité passe au niveau supérieur (mais ça vaut aussi pour les rencontres plus courtes évidemment !).

Je parle d’intimité mais je ne parle pas du fait que j’ai fait faire une séance photo à mon amant de Venise durant une bonne heure… Quelle patience ! Promis j’achète un trépied avant mon prochain séjour histoire d’être autonome dans mes bêtises

(Est-ce que je suis en train de finir tous mes articles de blog plutôt que de réviser pour mes partiels ? Tout à fait ! La procrastination prend parfois un visage inattendu (après, je suis plutôt en avance sur mes révisions donc je peux me permettre ça et passer ma vie à l’épicerie pour draguer Mr L’Épicier (ça commence à me prendre beaucoup de temps cette histoire, il faudrait que je passe au niveau supérieur assez rapidement)). D’ailleurs, quand je travaillais mon mémoire en 2018-2019, ma procrastination a pris diverses formes : plusieurs gros nettoyages de printemps, quelques sessions peinture de plinthe et de toilette, la lecture de livres qui patientaient depuis des mois voire des années, un travail de recherche de source (qui allait plus tard m’inspirer pour travailler avec Cybèle et qui allait finir dans le livre TDS de Tan)… Vivement l’an prochain ! Il me tarde de voir quelle forme prendra ma procrastination avec 2 mémoires sur le feu (et des partiels histoire de pimenter un peu le tout). Ça va être GRAN-DIOSE ! Va falloir me supporter je vous préviens.)

Il y a quelques années, alors que je trainais sur les sites de collègues américaines (j’adore aller admirer mes collègues, mon Twitter ne sert qu’à ça, mon fil est donc rempli de personnes magnifiques et, je dois l’avouer, de beaucoup de photos de fesses et de seins, ce qui rend difficile l’ouverture de cette application dans les transports en commun !), je tombe sur l’article que l’une d’entre elles avait écrit sur l’intérêt de partir avec une escort en voyage. La raison principale avancée était « parce que contrairement à votre femme, une escort ne vous dira jamais non pour du sexe ». J’avoue que je me suis un peu étouffée avec ma tisane…

Il n’y a aucun problème si cette collègue a une libido débordante et est toujours partante pour faire des galipettes mais ce qui me gêne est la généralité qui est faite et le danger qu’une telle idée peut représenter. Insinuer qu’une escort est une personne qui doit répondre aux désirs de l’autre, quelque soit l’heure, c’est tout simplement considérer que cette personne n’a pas à consentir dans l’acte sexuel. Et quand on ne consent pas c’est…. ? Voilà.

Et le petit tacle « à votre femme » au passage. Non vraiment, y’a vraiment rien qui va dans ces quelques mots. Bref.

Le mythe de la machine professionnelle sans émotions

J’y ai vu une sorte de « professionnalisme » poussé à l’extrême, quelque chose du style « si une personne paye/embauche, alors l’employée doit se plier à ses moindres désirs, oublier qui elle est, ce qu’elle aimerait, ce qu’elle ressent, etc. Être juste au service de… »

Cette histoire m’était restée en tête, je ne savais pas trop quoi en faire. Vu que dernièrement, j’ai fait pas mal de magnifiques séjours à droite à gauche avec mes prétendants, j’ai eu envie de parler de ce qui fait que je passe toujours de très bons moments et de pourquoi prendre soin de l’autre est important, y compris dans ce genre de relation.

Je considère avant tout que, peu importe notre travail, nous ne sommes pas des robot et penser qu’un bon « professionnel » est une personne capable de mettre un mur entre son boulot et sa vie privée pour être productif est une pensée hautement toxique. Oui, peut-être que certaines personnes en sont capables mais pour combien de temps, jusqu’à quel point ? Déjà quand j’étais infirmière ça m’avait saoulée d’être taxée de « mauvaise professionnelle » pour avoir osé pleurer la mort d’une patiente (on meurt tous un jour d’accord mais elle n’était pas sensée mourir là, elle allait bien, elle devait sortir le jour même et bam ! on n’a pas compris, on n’a pas réussi à la sauver malgré tout ce qu’on a tenté et j’étais sous le choc, frustrée et en colère). Et plus je vieillis grandis, plus ce concept me saoule, pour tout le monde.

En voyage, ma vie privée vient avec nous (et la vôtre aussi évidemment) !

Mettre de côté mon quotidien pour quelques heures est un exercice souvent assez facile, j’ai la chance de faire de belles rencontres et cela agit comme une bulle pour moi aussi, un moment de douceur durant lequel je ne pense plus trop à ce qui occupait mes pensées quelques heures avant. Je me concentre sur le moment présent, sur nos discussions, je profite des baisers, des caresses. Cependant, même avec la meilleure des volontés, c’est parfois plus compliqué que prévu ! Et lorsque la rencontre dure plusieurs jours, c’est une autre paire de manches. Nous passons nos journées et nos nuits ensemble, il n’est pas possible de mettre totalement à distance ce qui peut occuper mes pensées sur une si longue durée. Je fais toujours de mon mieux mais il y aura toujours une partie de ma vie privée en vacances avec nous. En plus, étant humaine et ayant un corps champion pour les réactions pourries, je ne peux pas vous garantir un séjour « sans accrocs ».

Les imprévus débarquent parfois de l’avion avec nous et même Trump ne pourrait les renvoyer chez eux.

  • Une mauvaise nouvelle familiale,
  • Des règles hémorragiques qui débarquent pile durant ce séjour,
  • Un vol de lingerie dans ma valise à l’aéroport,
  • Une intoxication alimentaire à la pizza,
  • Une allergie monumentale,
  • Des crises de drama-queen de ma chienne (« Vu que tu es partie, je vais pulvériser ton secrétaire, éventrer le canapé et j’aurai une crise de diarrhée chez la nounou…sur son lit !!!!« , quelle relation toxique, je vous jure)…

Tout cela (et bien plus encore) m’est déjà arrivé. Il y a même un chanceux qui a eu 3 de ces catastrophes durant le même séjour (saurez-vous deviner lesquelles ?).

Je ne cherche pas à ce qu’on annule tout pour moi dès que j’ai un bobo. Je suis même plutôt tenace. Toutefois, savoir qu’on peut adapter un peu le rythme, être écoutée et soutenue, ça change tout.

Oui, il nous faut avoir une discussion sur mes règles par exemple parce que les douleurs et les saignements très abondants peuvent être handicapants, surtout si nous avons prévu de crapahuter toute la journée. Non, je ne peux pas faire comme si tout allait bien et le « cacher », je risque juste de faire un malaise s’il fait trop chaud ou de passer mon temps à penser qu’il faut que je repère les toilettes publiques pour éviter de me retrouver avec du sang jusqu’au milieu des cuisses. Ce n’est peut-être pas glamour et certaines personnes n’ont pas envie de parler de leurs règles avec leurs partenaires mais en ce qui me concerne, j’ai besoin d’avoir des amants sur lesquels je peux compter pour ce genre de chose (vraiment, + 10 000 points d’amour pour ceux qui, au lieu de se moquer des fuites de sang ou de jouer les dégoûtés (vous sortez du même endroit punaise, et c’est nous le « sexe faible » ?), prêtent un sweat et courent à la supérette la plus proche acheter ce qu’il faut !). De manière générale, le cycle peut influencer ma manière de vivre notre séjour car je fais partie de celles qui vivent de jolies montagnes russes émotionnelles et corporelles chaque mois. J’ai des SPM qui peuvent être sacrément rudes avec une sensibilité exacerbée, des douleurs intenses aux seins, une fatigue très présente (malgré des nuits de 9h et des siestes de 5h) et des périodes ovulatoires qui me donnent tellement la pêche qu’on a l’impression que je suis en une overdose de café permanente (en plus de tomber amoureuse tous les 5 mètres)… Et non, je ne peux pas calculer à l’avance pour faire tomber mes rencontres au bon moment, on a déjà nos deux planning à accorder (dont le mien avec 2 cursus de formation + mes autres activités + ma chienne + ma vie privée) et en plus, depuis que j’ai le problème pour lequel je vais me faire opérer, mon cycle a décidé de faire sa propre vie (alors que j’étais réglée comme un coucou il y a encore peu).

Oui, je vais faire mon max pour ne pas trop modifier notre planning malgré mon intoxication alimentaire mais j’ai aussi peut-être besoin qu’on s’adapte un peu à mes jambes qui tremblent et à mes chauds-froids qui deviennent difficilement gérables avec le combo foule + chaleur. On planifie plein de chouettes choses, ce serait un peu ballot de remplacer notre journée de déambulation dans les rues de Venise par une journée aux urgences parce que je me suis fracassé le crâne sur un pavé en faisant un malaise (en plus même si j’ai un niveau correct en italien, j’ai RIEN appris en ce qui concerne le médical donc nan vraiment ce serait nul !)

Oui, il se peut que j’éprouve le besoin de partager certaines choses difficiles dans ma vie mais cela ne va pas gâcher notre moment, au contraire. Le fait de ne pas garder cela pour moi, de pouvoir échanger et parfois même en rire un peu m’aide à mieux gérer cela et donc à revenir plus vite dans notre moment.(vraiment, la gestion de crise de ma chienne à Marseille et à Venise, c’était quelque chose, heureusement que j’étais avec des amants patients et drôles pour m’aider à respirer un coup, rire et boire aussi, le vin et le prosecco ont bien aidé, on va pas mentir). Dans mon activité, je trouve que ce genre de discussion et de relation est bien plus intime que la partie « au lit », c’est grâce à tous ces petits moments d’authenticité que je peux plonger un peu plus profondément dans la connections avec mon amant (cela me fait penser que, suite au Corbeau, une personne m’a demandé si cela n’allait pas me rendre méfiante vis-à-vis de mes amants, si je n’allais pas chercher à plus me protéger et la réponse est non car pour rien au monde je ne voudrais me priver de la sincérité et du naturel qui naissent de toutes ces discussions intimes).

Vous voulez une personne qui dit toujours oui, prenez plutôt une poupée gonflable. Vous ferez des économies en plus, de rien !

Et pour en revenir à l’aspect sexuel que nous évoquions au début, toutes ces péripéties peuvent évidemment avoir un impact sur nos moments intimes.

Cela peut, bien sûr, être d’ordre physique : j’ai beau donner mon maximum, tenter d’assurer une partie de jambe en l’air avec glamour et classe quand on a une intoxication alimentaire n’est pas toujours possible (voire même dangereux pour la dignité, un accident est vite arrivé). Et concernant mes règles, je pense que je n’ai pas besoin de faire un dessin (priez d’ailleurs pour que mon opération de début juillet fonctionne, je n’en peux plus de perdre des litres de sang chaque mois (oui, ça ne se compte pas en litres, je sais mais je vous jure que si je vous montre vous allez aussi considérer que je nécessite peut-être une transfusion) et de flinguer mes draps et vêtements) ?

Mais cela peut aussi être d’ordre cérébral. Le plaisir sexuel et un cerveau préoccupé ne cohabitent pas très bien. C’est un peu comme essayer de faire une sieste avec le gamin de l’appartement du dessus qui court partout avec ses chaussures (vous savez, celles qui font beaucoup de bruit sur le parquet « tac tac tac tac tac tac tac…« ). Il est donc possible que, si une mauvaise nouvelle joue l’invitée surprise dans notre séjour, mon esprit ne soit pas trop tourné vers une partie de jambes en l’air torride. Et c’est là que la magie de la relation opère : si j’ai un partenaire à l’écoute, qui me permet de discuter, qui se montre doux avec moi, qui me laisse du temps et de l’espace, il y a de grandes chances pour que cela nous rapproche plus vite que prévu ! On est d’accord que tout dépend de la nouvelle : si c’est un décès je ne vais pas divulgâcher mais il y a quand même des chances pour que cela flingue un peu-beaucoup notre séjour. Par contre si c’est ma chienne qui fait une énième drama-crise d’abandon, décide de pulvériser mes livres de sexo et de socio (soit mes biens les plus précieux) et d’avoir une diarrhée dans mon tiroir de lingerie fine, là je vous conseille juste de sortir une bouteille de prosecco, un morceau de Stilton ou de Shropshire et de réfléchir à vos meilleures blagues sur le démon qui me sert de chien (attendez peut-être que j’ai bu une 1ère coupe avant, on ne sait jamais).

Pas besoin de Venise pour ça, cette longue tirade vaut pour tout le monde et pas que dans mon activité !

Je parle des longues rencontres mais évidemment, pas besoin de m’amener manger des linguine alle vongole à Venise pour avoir ce genre de connexion (et inversement : ce n’est pas parce qu’on m’amène manger ces délicieuses linguine que je vais forcément me connecter intimement). Le simple fait de faire attention l’un à l’autre durant nos rencontres et d’échanger par mail en dehors pour se donner des nouvelles et s’accompagner, s’encourager et se soutenir est pour moi la base de ce que j’attends de mes relations.

Cependant, les séjours sont quand même des conditions particulières et je tenais à parler de mon point de vue sur la place des émotions dans ce genre de moment. Je trouve qu’on se dirige de plus en plus vers une société qui veut les faire taire, qui considère que le professionnel et le privé n’ont rien à faire ensemble et les dégâts sont déjà bien visibles… Je suis bien consciente que tout le monde n’a pas la même liberté que moi mais si vous ne deviez retenir qu’une chose : soyez gentils avec les gens que vous croisez, vous ne savez pas ce qu’ils traversent (sauf les gens qui ont leur carte au fan club de Zemmour, là j’ai pas d’empathie vu qu’ils n’en ont pas pour autrui. Idem pour les fans de Trump. Et on va s’arrêter là parce j’ai une longue liste de gens avec qui j’ai peu d’empathie en fait… Zut alors !).

Je vous embrasse

PS : J’ai écrit ce texte et puis au milieu de la nuit, j’ai eu une révélation : j’avais zappé de vous parler d’un autre voyageur clandestin ! En réalité, tout comme mes règles, il ne m’avait jamais embêtée dans mon activité jusqu’à il y a peu. Cependant, vu qu’il y a eu un épisode un peu intense, je tenais à vous le partager quand même histoire de savoir dans quoi vous vous embarquez si vous décidez de me prendre en voyage avec vous. Je souffre de troubles du sommeil, mais pas des trucs classiques style insomnies ou ronflement (quoique, parfois ça arrive), non, je souffre d’hallucinations hypnopompique (oui, moi aussi j’ai hurlé de rire quand j’ai lu ce nom) et de paralysie du sommeil. Tout un programme, n’est ce pas ?! Et, même si cela m’était déjà arrivé d’en avoir en passant la nuit avec un charmant prétendant, personne ne n’en jamais rien su car je ne faisais pas de bruit : j’hallucinais seule dans mon coin jusqu’à ce que mon cerveau se réveille enfin totalement et que je réalise où j’étais, avec qui… Rien de bien méchant !

Sauf que, il y a un chanceux qui a découvert la version « théâtralisée » il y a quelques mois et depuis j’essaye de prévenir quand même parce que cela peut être…surprenant. Il faut savoir que la version en mouvement est celle que j’ai le plus souvent chez moi et je me réveille régulièrement devant ma porte d’entrée sans savoir vraiment ce que je fais là. Enfin, si, je rêve que je n’ai pas bien fermé ma porte d’entrée, ou que quelqu’un sonne, ou que je l’ai laissée ouverte et que mes chats se sont échappés, etc. bref, j’ai un truc avec cette porte. Et apparemment avec les portes en général… Donc, une nuit, j’étais en charmante compagnie et j’avais raconté dans la soirée mon amour nocturne pour les portes d’entrée. Étant un gentleman, mon prétendant me proposa de vérifier avec moi, avant d’aller nous coucher, que la porte était bien fermée à clés, histoire de me rassurer. Au réveil le lendemain, encore un peu dans le brouillard, je crus me souvenir que j’avais eu un épisode durant la nuit mais je n’en étais pas sûre, alors je questionnais celui qui avait partagé mon lit. Effectivement, j’avais halluciné et pas qu’un peu. Je m’étais assise sur le lit en pleine nuit et j’avais fait un monologue qui ressemblait un peu à ça « des portes, il y a des portes…les portes…y’a des portes…les portes« . Puis, il m’expliqua qu’à un autre moment, je m’étais à nouveau assise dans le lit pour parler et il ajouta, l’air véritablement désolé « par contre, là, j’avais pas le traducteur, j’ai vraiment RIEN compris à ce que tu disais !« .

Nous nous connaissions depuis un moment et je crois que ce remake de l’exorciste façon Valérie Damidot l’a bien fait rire (enfin ça ne l’a pas trop effrayé, il a re-signé pour des séjours ensuite) mais tout le monde ne partage peut-être pas cet humour. Donc pour éviter de faire venir un prêtre en pleine nuit, voici le mode d’emploi : il suffit de me parler doucement, de me toucher délicatement le bras par exemple (une pression douce mais un peu ferme pour me reconnecter au réel) et si c’est possible d’allumer une lumière. Surtout pas de gestes brusques ou de cris. Je vis réellement ce que je suis en train d’halluciner donc si vous criez je risque de prendre cela pour une vraie agression. Je ne mets pas longtemps à me réveiller totalement en général, parfois je me rendors immédiatement et je garde juste un vague souvenir si mon hallucination a été soft (genre si je monologue sur une porte ça va !).

Si nous prévoyons un long moment dans les bras l’un de l’autre, je serais très heureuse de pouvoir en discuter avec vous (et puis j’ai plein d’anecdotes hyper drôles comme la fois où je me suis réveillée en train d’écrire un texto à un amant pour lui demander où il était alors qu’il dormait paisiblement à côté de moi). Cela me permettra aussi de me rassurer et d’envisager la nuit de manière beaucoup plus sereine en sachant que j’ai un ange gardien à mes côtés !