Dans le TDS
En acceptant de relationner avec un/une TDS, vous vous embarquez d’office dans une relation non-exclusive. Comme si cela ne suffisait pas, le temps délimité et l’argent viennent ajouter « un peu » de piment…
Si la gestion de nos émotions peut s’avérer déjà compliqué dans un cadre classique monogame, je suis consciente que le cadre relationnel du TDS peut être encore plus complexe à gérer. Si certains hommes préfèrent justement les relations tarifées à cause des barrières mises en place il faut bien se rendre à l’évidence : ces dernières peuvent très facilement s’effondrer quand les sentiments commencent à s’emballer.
Dans ma pratique personnelle
Beaucoup de personnes que je rencontre arrivent avec des bagages plus ou moins gros et donc parfois des insécurités liées à des expériences passées. Je fais mon maximum pour prendre soin de cette vulnérabilité dans le cadre de notre relation mais cela peut venir se heurter à d’autres paramètres.
Si beaucoup de personnes que je rencontre sont toujours très heureuses de savoir que j’ai vécu telle ou telle chose avec Untel (me demandant même des conseils voyage ou resto), je sais que cette situation peut être compliquée à vivre pour d’autres. J’ai déjà eu plusieurs discussions à ce sujet et j’essaye de toujours faire attention à ce que cela peut faire naitre chez l’autre : attention à ce qu’il ne dépense pas trop d’argent, attention à ce qu’il ne prenne pas des risques inconsidérés pour moi, attention à ce qu’il n’en souffre pas psychologiquement. Et pour être tout à fait sincère, moi aussi il m’est déjà arrivé de me dire que j’aurais aimé faire tel voyage ou telle expérience avec un prétendant quand il me raconte l’avoir fait avec une autre. Ces réactions sont normales, nous sommes tout simplement humains !
Un autre point important est que, même si j’essaye de profiter pleinement de chaque relation tout en gardant un cadre, il arrive parfois que les gens projettent une relation bien plus forte que ce qu’elle n’est. Même si je passe mon temps à montrer, de X façons, que les barrières professionnelles existent toujours bel et bien, il arrive que certains ne se sentent plus concernés par ces dernières. Inconsciemment, une sorte de filtre se met en place et ils ne veulent tout simplement plus les voir.
Résultat : certains, débordés par leurs sentiments, projettent de grandes choses comme un couple, un mariage, un départ à l’autre bout du monde, un déménagement pour se rapprocher de l’être aimé. Se projeter, rêver, fantasmer n’est pas un souci en soi, c’est humain, ce qui pose problème par contre c’est le décalage brutal entre cette vision et la réalité, qui peut amener de la souffrance et donc des comportements problématiques.
Et s’il y a souffrance ?
Je tiens à ce que nos relations soient les plus chouettes possibles, je veux prendre soin de vous et vous apporter le meilleur. Cependant, malgré toutes mes précautions, il se peut que cela vienne appuyer sur des insécurités ou génère de la souffrance. Considérez ce mal-être comme un signal d’alarme, n’ayez pas peur de le regarder en face et de demander de l’aide.
N’étant pas magicienne, je ne peux pas deviner ce qu’il se passe réellement dans votre cœur et dans votre tête donc c’est à vous de vous écouter et de voir quand les limites sont atteintes ou dépassées pour vous. Avant de vouloir réserver de belles suites ou de prévoir des voyages en ma compagnie, investissez d’abord dans votre santé mentale. En plus d’avoir une relation plus authentique avec moi, vous ne pourrez qu’être gagnant sur le long terme : vous acquerrez de nouvelles compétences qui pourrons vous servir pour toutes vos autres relations (amis, couple, enfants, famille, etc.)
Si la souffrance devient trop envahissante, je préfère que nous fassions une pause. Même si cela m’ennuie de ne plus voir quelqu’un avec qui je m’entends bien, cela m’ennuie encore plus de savoir que notre relation apporte plus de douleur que de bien-être. Je fais cette activité pour apporter douceur, amour et bienveillance mais si cela fait l’effet inverse alors il m’est impossible de continuer, pour vous préserver vous mais aussi pour me préserver moi.
Conséquences dévastatrices sur une population déjà marginalisée.
Cependant, parfois, les gens continuent de refuser de regarder la réalité en face et s’entêtent à forcer les barrières. Rapidement, la personne peut se retrouver submergée par des émotions désagréables et, sans demande d’aide, il arrive que cela se transforme en actes de violence envers nous. Je trouve toujours cela très injuste quand nous devons payer pour le fait que certains hommes préfèrent utiliser leur argent pour faire du golf ou payer des restaurants étoilés plutôt que d’aller en thérapie pour faire face à leurs insécurités et apprendre à vivre avec. L’addition est bien trop lourde pour nous : chantage, harcèlement, violences, meurtre…
Contrairement à certains clichés, ce ne sont pas uniquement des personnes isolées qui nous posent problème. La plupart des mésaventures de ce type que j’ai vécues ont été le fait d’hommes en couple, avec une vie sociale bien remplie, parfois même très investis dans les milieux caritatifs, souvent félicités pour leur dévouement et leur gentillesse.
Vous pouvez très bien soigner votre image et revendiquer haut et fort une image d’homme « féministe » mais si, au moindre débordement émotionnel, vous vous transformez en merde et commettez les pires actes sexistes, sur des personnes déjà vulnérable en plus, alors tout ceci n’est que du vent. Et Sainte Rita prend des notes, croyez-moi que l’addition va être salée une fois arrivé devant les portes du paradis !
Donc, comme dit au-dessus, on va arriver en premier et on va faire le tri à l’entrée, ça va être rapide, un peu comme ça :
Les TDS sont un public déjà fragile, alors avant de nous envoyer des fleurs, d’acheter du caviar ou de nous offrir des bijoux, si vous voyez que vous n’êtes pas capable de gérer vos émotions, prenez cet argent pour aller en thérapie, cela sera bien plus utile à la société en général. Et non, faire des dons aux associations TDS ne rachète pas votre violence donc rangez ce chéquier et cherchez vous un psy compétent sur Google. Merci !
Thérapie et TDS, une authenticité poussée à son maximum
Dans mon parcours, je vois clairement la différence entre les prétendants qui ont décidé d’entamer un suivi et ceux qui n’ont pas encore franchi le cap. Avec les premiers, nous avons des échanges plus intimes, plus profonds. Ils arrivent bien plus facilement à aborder leurs vulnérabilités que ce soit à propos de notre relation ou à propos de leur vie en général.
C’est que c’est un réel plaisir d’avancer avec eux dans la relation et de les voir progresser rapidement sur d’autres aspects de leur vie. Si vous saviez le nombre de fois où je me retrouve à applaudir joyeusement derrière mon écran en lisant les progrès de ceux qui ont eu le courage de pousser la porte d’un cabinet psy pour demander de l’aide !
Plus égoïstement, il y a clairement une intensité et une authenticité que je ne vois nulle part ailleurs. J’en discutais justement avec un collègue la semaine dernière et il me disait que pour lui c’était le plus beau des cadeaux : rencontrer la personne en vraie. Il est facile de se vendre comme un « homme sensible », de mettre en avant une « éducation féministe » ou un CV associatif long comme le bras mais cela n’a rien à voir avec la vraie personne. J’ai bien souvent des rencontres bouleversantes, où il me tarde de voir la suite de la relation alors que nous ne faisons rien « d’exceptionnel », il n’y a pas de gros voyage ou de restaurants étoilés, il y a simplement une authenticité incroyable qui suffit à tout.
Attention :
- Cela ne veut pas dire que j’attends d’avoir des compte-rendus de vos séances de thérapie ou qu’on parle absolument de vos insécurités ou vos souffrances pour avoir une meilleure connexion, loin de là. Si vous souhaitez en parler, c’est possible mais si vous avez envie de garder ce cheminement pour vous c’est totalement OK aussi. Juste être vous suffit, point. Un vous plus apaisé et que je peux voir avancer dans la vie avec plus de légèreté.
- Aller en thérapie n’est pas un remède miracle contre les souffrances notamment dans notre relation mais cela peut être une aide précieuse pour mieux se comprendre et prendre des décisions importantes de manière plus apaisée (comme le fait de ne plus se voir par exemple)
Conclusion : la vulnérabilité comme marque d’amour ultime
Je ne sais pas où me mènera ma relation avec M. L’Épicier, simplement, je veux tout faire pour que cette histoire soit la plus jolie possible le temps qu’elle durera. Je suis consciente qu’il se peut qu’elle appuie trop sur mes insécurités et que cela me soit insupportable malgré mon travail psy et nos discussions. La rupture serait évidemment douloureuse mais je veux que ça soit aussi sans regret, en se disant qu’on a essayé mais que nous ne sommes pas compatibles sur le long terme. Ne pas continuer quand on souffre est un acte d’amour envers soi et envers l’autre.
Ce que je retiens de positif dans cette histoire pour le moment, outre la rencontre avec une belle personne, c’est que ce cyclone a eu comme effet de me faire avancer bien plus vite et plus loin dans cette relation qu’aucune autre auparavant. Si mon cerveau a activé tous les freinages d’urgence au début, il a clairement fini par appuyer sur l’accélérateur en matière de confiance. Même si certains points sont encore compliqués, je constate que je m’ouvre sur d’autres avec une facilité et une rapidité déconcertante. Je suis la première surprise de ma capacité à me livrer à ce point à cet homme dont je ne connaissais même pas le prénom fin mai ! Je pense que la thérapie familiale n’y est pas pour rien, depuis 1 an nous travaillons à l’identification de nos émotions et à leur expression, j’ai donc un bon entraînement.
Il se peut aussi qu’il se comporte comme le dernier des connards et que j’ai très envie d’aller cramer son épicerie. Dans ce cas, je garderais mon calme et j’appellerais une adulte responsable pour m’aider à gérer mes émotions (ma psy donc) au lieu de chercher « Atelier DIY macramé et cocktail Molotov » sur Google. J’achèterais ensuite un puzzle 1000 pièces pour m’occuper le temps que l’orage passe et je casserais les pieds à mon meilleur ami pour trouver une date afin d’aller à Valence chez Anne-Sophie Pic (mes peines de cœur passent toujours mieux avec de l’art culinaire et du bon vin).
J’ai aussi pu rencontrer Chloé et son amant autour d’un déjeuner durant l’été. Nous avons parlé du corbeau bien évidemment mais aussi et surtout de le chance que nous avions eu de voir cet acte d’une extrême violence se transformer en catalyseur dans leur vie comme dans la mienne. Que ce soit entre l’amant et sa femme, entre l’amant et Chloé ou entre mes proches et moi, au final, les discussions qui sont nées de ces actes lâches n’ont fait que renforcer les relations en y mettant bien plus de d’authenticité et de vulnérabilité. Est-ce que ce cheminement fut plaisant ? Pas du tout, loin de là, mais nous sommes tombés d’accord sur le fait de ne pas nous attarder sur le négatif et de profiter de ces ouvertures incroyables en terme de relation.
Avec tout ça, j’ai juste envie de retenir une chose : même dans ces moments compliqués j’ai la chance d’être toujours entourées de belles personnes, bienveillantes et pleines d’amour. C’est peut-être ça la preuve que la vulnérabilité sait créer des relations authentiques et profondes. Même si cette dernière a été retournée contre moi pour tenter de me faire du mal, je tiens bien trop à l’authenticité pour laisser un acte aussi lâche entacher ma foi en l’humain. On ne peut pas passer sa vie à ne croiser que des belles personnes, parfois il y a des erreurs de casting mais j’ai envie de continuer à aimer les gens sincèrement et à croire que l’authenticité vaut toujours le risque.
De son côté, j’espère que le corbeau saura trouver de l’aide auprès d’un professionnel pour apaiser son cœur, une bonne fois pour toute…
Je vous embrasse
